Bande dessinée adultes,
Paroles d’honneur,
Leïla Slimani, Laetitia Coryn,
Les Arènes BD, 20 euros
Présentation de cette bande dessinée : Une BD-REPORTAGE sur la sexualité des femmes au Maroc
Rabat, été 2015.
Suite à la parution de son livre Dans le jardin de l’ogre, un roman cru et audacieux qui aborde la thématique de l’addiction sexuelle, Leila Slimani part à la rencontre de ses lectrices marocaines. Face à cette écrivaine franco-maghrébine décomplexée qui aborde la sexualité sans tabou, la parole se libère.
Mon avis : Voici une bande dessinée qui aborde un thème bien particulier, celui de la sexualité des femmes au Maroc. Un sujet délicat, tabou, mais toutefois relevé avec succès par les deux autrices.
Nous retrouvons ici l’autrice, Leïla Slimani qui part à la rencontre de ses lectrices après la parution de son livre, un roman qui aborde le thème de l’addiction sexuelle. Autre sujet hautement délicat à aborder dans un pays musulman comme le Maroc. Ses lectrices délient peu à peu leur langue et se confie à Leïla Slimani sur le poids qui pèse sur leurs épaules, que la société leur impose.
J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée qui ose aborder un thème très sensible, très difficile à aborder dans la société marocaine. En effet, par la force des choses, c’est tout le système marocain qui est remis en cause, la politique la religion, la société en elle-même. Tout se base sur le paraitre, sur le quand dira-t-on. L’important ici est de paraitre bien aux yeux de la société, même si à la première occasion…
J’ai trouvé que le sujet était très bien abordé avec délicatesse, mais sans fausse pudeur non plus. On sent que la situation pèse sur les épaules des femmes, mais aussi de certains hommes. Mais la situation est telle depuis tant d’années, qu’il est impensable de penser la changer pour la plupart des gens. Il y a toutefois une petite poignée, peut-être de plus en plus grande, qui tant à faire changer les choses et faire entendre leur voix.
Cette bande dessinée se lit avec plaisir, et on se rend compte alors de la différence de nos deux sociétés.
J’ai aimé également que l’auteure nuance un peu les choses et fasse comprendre à ses lecteurs, que si les femmes souffrent de cette situation qui interdit aux femmes de prendre plaisir à la sexualité, les hommes en souffrent également et sont tout autant victime de ce poids qui leur est imposé.
On se rend compte combien le quand dira-t-on des gens est bien trop présent et important dans la société marocaine, au point de faire passer l’avis des autres avant de penser à sa propre vie.
Les dessins sont très sympas et tout à fait approprier au sujet.
Je ne peux que vous conseiller cette bande dessinée qui traite d’un sujet particulier mais très important.